Charte

Anaphore a pour vocation l’échange et le dialogue, ce en insistant sur sa vocation philosophique. A cet effet, il est décidé de rencontres qui ont pour objet de dynamiser la pensée de chacun au contact d’autrui. Un certain nombre de règles sont nécessaires, afin que soit rendue effective ce qui est nommée une « communauté de pensée ». Outre les axes thématiques définis avec leurs contenus ouverts, il importe de se référer aux principes fondamentaux d’une pensée et d’un comportement correspondant à l’esprit de respect mutuel devant animer chacun des membres participants.

Les premières notions auxquelles il sera fait appel sont situées au niveau de l’héritage kantien et s’articulent selon le ternaire ainsi énoncé :

a) Penser par soi-même.

b) Penser de façon cohérente.

c) Penser avec les autres.

Il peut être nécessaire de développer chacune de ces notions à chaque instant, en fait, il s’agit surtout de repérer les phases incontournables de faculté de pensée qui permettent la réalisation d’une réelle intersubjectivité. Deux idées directrices ou conductrices configurent l’horizon de notre réflexion : la liberté et la rationalité. Sur un plan pratique la référence à la communauté de pensée est établie en lien avec l’œuvre de Karl Popper. Se définit une telle communauté dès lors que sont observés trois principes :

a) L’égalité

b) La véridicité

c) La solidarité

L’égalité consiste à considérer chaque interlocuteur comme étant son propre égal indépendamment de sa situation, de ses acquis ou de ses orientations.

La véridicité est une motivation éthique d’honnêteté où il s’agit de ne déclarer que ce qui nous semble vrai et non ce qui paraît opportun pour des raisons de persuasion.

La solidarité est la reconnaissance par chacun de l’erreur appartenant à la condition humaine, où il est requis que l’on soit aidé par autrui dès lors qu’apparaît une défaillance, ce non pour des buts de domination, mais dans le sens d’une réelle fraternité.

Il appartient à chacun de s’engager sur cette voie où se dégage l’horizon de la condition humaine, hors de tout rapport d’autorité, dans le respect mutuel et hors des logiques d’exclusion. Tout comme chaque couleur constituant un aspect de l’arc-en-ciel, le souci reste de préserver la diversité dans l’unité ou pour le dire avec des termes différents : chercher à refléter sur un plan pratique l’harmonie métaphysique d’une « fusion sans confusion »et d’une « distinction sans séparation ».

Cela implique que l’on puisse écouter chacun sans l’interrompre et respecter son temps adapté de prise de parole. En outre, ce même respect autorise chaque membre à pouvoir s’exprimer sans crainte de découvrir chez l’autre, même s’il y a désaccord, des manifestations d’ironie ou de désapprobation.

Il est important de privilégier la tension dialectique des notions et de nier celle des conflits individuels.