A la mémoire de John Keats

COEUR NOIR

De l’instant troublé poèmes et récits ,

Quelques mots sur des feuilles sont tombés,

Par la pluie de larmes et quelques rêves oubliés.

Franchi le Léthé, à jamais enfouis

En des mémoires endormies ,

Gisent les songes d’enchanteurs enfuis.

Un guide parvenu entre rêve et sommeil,

Incertaine présence dans la durée d’une absence,

Murmura son nom pour ouvrir dans l’oubli,

Le chemin qui s’inscrit au sein de la nuit.

L’âme nocturne suit le devin, prophète ou pèlerin,

Sur les sentiers du voile obscur,

De marches de Pierre en socles de verre

Jusqu’aux portes où s’engloutissent des mondes infinis.

Sans un mot, par un souffle sans force,

Masses lugubres de granit noir glissent et s’effacent,

Dans le ciel inversé d’un firmament enténébré.

Au Néant Souverain , abysse infinie,

L’ultime Sans-Nom ouvre son coeur noir,

Attirant en son aire la dernière prière.

Toute chose s’est appaisée dans les ténèbres affranchies,

Quand enfin même l’extinction de son étreinte ,

S’est elle-même éteinte au Sans-fond de l’oubli.

Anonyme